Dans le cadre du concours Emotions partagées du festival Premiers Plans, un texte représentant la commune de Saint-Barthélemy-d'Anjou a été récompensé. Son auteur, Marie VIAENE, a réalisé la critique du film Chasse Royale, de Lisa Akoka et Romane Guéret (2016).
Voici son texte :
CHASSE ROYALE, un film de Lisa Akoka et Romane Guéret – 2016
La face cachée de l’ange
On la remarque Angélique, quand elle s’exprime avec sa verve d’adolescente en crise mais aussi parce qu’elle a un joli minois.
Lisa Akoka et Romane Guéret nous livrent dans ce court métrage une petite chronique sociale filmée à Valenciennes. Angélique a 13 ans et partage sa vie entre sa famille nombreuse, son collège CHASSE ROYALE, et son cercle d’amis. Avec ses propos virulents, ses comportements violents, elle aime foutre le bordel comme elle dit. Parce qu’elle est aussi une jolie fille, elle est abordée dans son collège pour passer un casting. Sa mère est contente, son petit frère s’imagine à Paris, ses copines la jalousent, mais elle a du mal à se projeter, pour elle c’est bidon. Elle crie sa hargne, juge sévèrement les autres car les valeurs pour elle, ça compte beaucoup. Elle sait aussi qu’elle doit changer de comportement, comme dans les paroles de la chanson de Maître Gims, qu’elle écoute en boucle, changer, c’est bien cela qui la fait méditer la nuit elle aussi.
Angélique GERNEZ interprète magnifiquement son rôle, tout comme Eddhy DUPONT qui joue le rôle plus apaisé du frère. Les personnages adultes sont réduits à des voix, on ne les voit pas, on les entend mais quel contraste avec ces voix de jeunes qui gueulent à l’écran et dont les visages sont filmés en gros plans. La scène où Angélique pleure en se regardant dans la glace est inattendue, puisqu’elle est celle qui dit n’avoir jamais de peine. Après s’être maquillée, elle s’observe et sans doute pense-t-elle à cet instant que son image est tronquée. Les deux réalisatrices font naître habilement l’émotion qui étreint l’adolescente et touche le spectateur.
Pour avancer dans la vie, il faut s’aimer d’abord, se respecter, au-delà des artifices et la jeune Angélique sait déjà cela. Qu’importe la suite, qu’elle fasse le film ou pas, elle a le désir d’être vraie et de garder ses valeurs. On a envie de croire que l’estime qu’elle garde d’elle-même l’aidera dans sa quête du bonheur.
Marie VIAENE
Festival Premiers Plans d’Angers - Concours Emotions Partagées - 2018