Histoire

Jean-Luc Coifard, Bartholoméen, professeur et historien, s’est intéressé à l’histoire de la commune de Saint-Barthélemy-d’Anjou. Grâce à ses écrits, la municipalité a pu mettre en valeur les grandes lignes de son histoire.   

Extraits de « Saint-Barthélemy-d’Anjou entre vigne et ardoise » 1983 – Jean-Luc Coifard

Du même auteur : « Pignerolle », deuxième édition enrichie.

Des origines au début du XXe siècle

carte postale

La commune de Saint-Barthélemy-d’Anjou fut fondée au XIe siècle : le Comte d’Anjou, Geoffroy Martel fait don en 1009 d’une partie de « la Terre de Verrières » qui sera ensuite récupérée par la paroisse Saint-Laud. Au XIIe siècle, la plus ancienne demeure de Saint-Barthélemy-d’Anjou, appelée « Pigeonnière » ou « Pignonnière » est construite. L’édification de l’église remonte, d’après le premier document à l'évoquer, vers 1178 (archives de Saint-Laud) : c’est une église de style roman avec une nef unique. Des modifications y ont été apportées principalement au cours du XIXe siècle.

Pendant la Révolution, de nombreuses propriétés appartenant à l’Église, devenues biens nationaux sont vendues aux enchères. Le 21 janvier 1790, Pierre Drouin, fermier de la Pignonnière, est le premier à porter le titre de Maire de Saint-Barthélemy-d’Anjou.

La Restauration de la monarchie est marquée par l’occupation prussienne et entraîne des réquisitions diverses et frais d’occupation. Sous le Second Empire, les premiers travaux d’urbanisme sont mis en œuvre. À la fin du Second Empire, vers 1870, la ville est touchée par la pauvreté grandissante du « petit-peuple » de la commune, due en partie à l’effort de guerre. La situation s’aggravera pendant l’hiver 1870-1871, frappée par le grand froid, la classe ouvrière se retrouve en grande détresse.

La IIIe République est marquée par l’essor des écoles au sein de la commune, et par l’instauration de la laïcité dans celles-ci (retrait des sœurs et des crucifix au sein des écoles). Une série de grandes grèves frappe la commune de Saint-Barthélemy-d’Anjou de 1891 à 1913 et témoigne de la précarité dans laquelle vivent les ouvriers (secteur ardoisier).

Le début du XXe siècle se caractérise par l’exploitation de l’ardoise dans les galeries souterraines de Saint-Barthélemy-d’Anjou / Trélazé. En l’espace de 20 ans, le nombre d’ouvriers a été presque multiplié par deux, soit 620 ouvriers sur la période 1850-1859 et 1000 de 1900-1909. Des ouvrières sont employées chez Bessonneau.

De la Première à la Seconde Guerre Mondiale

Une garde communale fût mise en place pendant la Première Guerre Mondiale : les hommes non mobilisables de la commune sont restés sur place afin de protéger les femmes, les enfants, ainsi que les personnes âgées. De plus, durant cette période, une œuvre de charité est mise en place avec le soutien du Conseil Municipal pour fournir des repas aux enfants pauvres dont les pères sont au front.
Le Maire en personne, Joseph de Saint-Chamant, décide de quitter la commune pour venir en aide à ses compatriotes. Après la guerre, un monument aux morts est érigé dans le nouveau cimetière (l’ancien était autour de l’église), pour commémorer le sacrifice des 55 Bartholoméens morts au combat.

À Saint-Barthélemy-d’Anjou, l’entre-deux guerres est une période de modernisation, avec l’électrification de la commune en 1923 (le bourg). En 1927, la commune décide de construire une cité ouvrière à l’emplacement du Clos de la Lignerie, pour lutter contre la précarité ouvrière. C’est en 1926 qu’est créée la seule école privée de la commune : Saint-Guillaume.

polonais pignerolle

La Seconde Guerre Mondiale débute à Saint-Barthélemy-d’Anjou dès le 2 septembre 1939 avec la formation du 125e régiment d’infanterie qui s’installe à Pignerolle sous le commandement du Colonel Tauréo. Le gouvernement polonais, contraint de fuir son pays, s’installe le 2 décembre dans le château de Pignerolle qui devient la résidence de Wladyslaw Raczkiewicz, Président de la République polonaise. Ils ont choisi ce lieu en raison de la proximité avec la capitale ainsi que les liens étroits unissant l’Anjou et la Pologne (traditions catholiques et histoire commune). Le 14 juin 1940, les Polonais sont contraints une fois de plus à fuir l’invasion allemande. Pignerolle devient base de la « KRIEGSMARINE » du 8 juillet 1940 au 9 août 1944, sous les ordres de l’Amiral Dönitz. Pignerolle accueille alors un important système de télécommunication permettant le guidage de la flottille de sous-marins sévissant dans l’Atlantique. De nombreux soldats du 125e régiment sont morts au front en 1940, 45 prisonniers étaient originaires de Saint-Barthélemy-d’Anjou.

 

La période d’après-guerre : une période de grands travaux.

route d'angers

En 1948, le premier projet de service d’eau est amorcé. Il faudra attendre 1954 pour qu’il soit achevé et que le bourg et les quartiers proches soient desservis. La commune poursuit aussi l’extension du réseau électrique, l’éclairage public, ainsi que le goudronnage progressif des chemins ruraux. À partir de 1957 la commune entreprend un effort de construction suite à une forte augmentation de la population. 130 pavillons sont d’abord construits et appelés Cité Brigitte. En 1962, 60 logements collectifs et 40 pavillons sont bâtis à la Paperie, puis 19 maisons y sont adjointes. Enfin en 1963, une nouvelle cité est érigée à la Lignerie, comprenant 28 collectifs dans un immeuble et 126 pavillons.

Les grands travaux d’urbanisme élèveront petit à petit la ville au rang de 7e cité du Maine-et-Loire à partir des années 60-70.